Nul ne peut nier que mon expérience d’une année à l’étranger a eu des défis. On pensait que la crise des Gilets jaunes et le mouvement de grève contre la réforme des retraites en décembre 2019 marqueraient l’histoire et notre année à Paris… personne n’aurait pu imaginer qu’on vivrait quelques mois plus tard en confinement, avec le contrôle étroit des déplacements et de la vie quotidienne. Personne n’aurait prévu cette situation. Mais, en fin du compte, c’est une partie de l’expérience de vivre et étudier à l’étranger – un autre défi intéressant.
Pendant les mois de janvier et février, on était bien conscient du coronavirus en France ; comme le reste de l’Europe on s’adaptait aux contraintes sanitaires, cependant rien d’autre. A mon avis, les premières mesures pour lutter contre l’épidémie ont été mises en place rapidement mais pas nécessairement clairement, et évidemment il était difficile de comprendre exactement les règles et les nouvelles mesures avec la barrière linguistique. En plus, au début il y avait beaucoup de confusion concernant l’utilisation des masques, les quartiers les plus touchés à Paris et le flot de rumeurs sur le coronavirus, ce qui amplifiait le sentiment de panique partout.
A mon avis, Sciences Po a bien géré cette situation sans précédent. Les professeurs étaient transparents sur ce qu’ils savaient sur la continuation de l’enseignement ; dès que Macron a fait son allocution télévisée le 12 mars, j’ai reçu beaucoup d’e-mails rassurants, mais il était évident que les professeurs n’en savaient pas plus que nous. Après avoir pris une semaine des cours annulés afin d’organiser la côté administrative, Sciences Po a lancé l’enseignement en ligne, largement grâce à Zoom. Bien sûr, étant donné que Sciences Po est une institution globale, j’imagine que les cours sur Zoom étaient très difficiles d’organiser à cause de décalages horaires ; de plus, il faut que l’évaluation du semestre soit juste et raisonnable, malgré le fait que les cours sont adaptés aux nos nouvelles conditions. Et enfin, comment devraient-ils maintenir la motivation et l’enthousiasme des étudiants derrière leurs écrans, sans étant insensible à l’effet réelle de l’épidémie sur leurs vies ?
Par conséquent, la Directrice de la Formation nous a donné 48 heures pour rendre les travaux qui remplaceront les examens finals, c’est-à-dire les travaux qui auraient été demandés en temps limité en tout cas. En plus, les séances sur Zoom ne sont plus obligatoires, sauf que nous allons encore recevoir une note de participation (même si le coefficient attribué est réduit), afin d’encourager la participation orale de ceux qui peuvent.
Pour ma part, le cas est un peu différent puisque je suis étudiante d’échange, alors mon université anglaise m’a confirmé que je validerais le semestre de toute façon. Mais, je me sentais quand même un sens du devoir de finir mes travaux au mieux de mes capacités, particulièrement les exposés binômes encore à faire avec mes copains de Sciences Po. Même si quelquefois j’ai du mal à trouver la motivation chez moi, les cours sur Zoom et mes lectures toujours trompent l’ennui du confinement.
Les choses ont bien changé à Paris, sans aucun doute comme toutes les autres capitales dans le monde. Je connais la Paris vibrante de jour comme de nuit, mais actuellement les rues, les cafés et les bars sont tous déserts. Naturellement, le métro et les bus fonctionnent toujours avec des restrictions d’horaires et de fréquence, afin que les travailleurs essentiaux puissent aller au travail sans problème. L’attestation de déplacement a été introduite comme une mesure stricte de contrôler les déplacements du grand public, mais dans l’ensemble je crois que les français respectent le confinement. Je comprends les frustrations de ne pas pouvoir passer du temps dehors par beau temps ; il y avait plein d’endroits que je n’avais pas encore l’opportunité de visiter et j’aurais aimée profiter de la ville sans les contraintes du travail universitaire.
Cependant, par une tournure inattendue des événements, c’est « grâce » au coronavirus et au confinement que j’ai bavardé plus avec ma colocataire sur les sujets différents et plus personnels étant donné qu’on passait chaque jour ensemble. Alors, sur le plan personnel, le confinement nous rapproche, ce qui est important en tout cas, mais particulièrement parce que le confinement peut peser sur l’état psychologique. On peut noter un rapprochement entre les gens partout, notamment pendant l’hommage quotidien aux personnels soignants, qui montre une solidarité forte des communautés.
Lié à ce dernier point, afin de continuer mon année en France, j’essayais de trouver une famille parisienne que j’aurais pu aider en gardant leurs enfants, en harmonie avec l’esprit de solidarité. Je me sentais un peu inutile comme une jeune fille en plein santé, mais évidemment la situation globale s’est détériorée rapidement alors au dernier moment possible, j’ai pris la décision de rentrer au Royaume-Uni. On avait peur de fermetures des frontières, et je préfère être avec ma famille pendant cette période très inquiétante.
Je suis si reconnaissante pour le temps que j’ai eu à Paris. Mon français a amélioré considérablement, mais les gens formidables que j’avais la chance de connaitre, ils étaient plus significatifs à mon épanouissement personnel. L’épidémie de Covid-19 a lancé le plus grand défi de mon année à l’étranger, mais elle ne m’a pas dissuadé de prendre des opportunités futures à l’étranger – en fait, dorénavant je me sens beaucoup plus capable grâce à cette expérience.
No one can deny that my year abroad experience had its challenges. We thought that the Yellow Vests crisis and the wave of strikes against the pension’s reform in December 2019 would make history and forever mark our year in Paris… no one could have imagined that in a few months we would be living under lockdown, with strict control on our travel and daily lives. No one could have anticipated this situation. But, at the end of the day, it is a part of the experience of living and studying abroad – another interesting challenge.
During the months of January and February, we were well aware of the coronavirus in France; like the rest of Europe we adapted to the health constraints, but nothing else. In my opinion, the first measures to fight against the epidemic were put in place quickly but not necessarily clearly, and evidently it was difficult to completely understand the rules and new measures with the language barrier. Furthermore, at the start there was a lot of confusion surrounding the use of masks, the most affected areas in Paris and the flow of rumours about the coronavirus, which amplified the feeling of panic everywhere.
In my opinion, Sciences Po handled this unprecedented situation well. The teachers were transparent about what they knew about teaching continuing; as soon as Macron did his televised address on the 12th March, I received lots of reassuring emails, but it was clear that the teachers did not know any more than us. After having taken a week of cancelled lessons to organise the administrative side, Sciences Po launched the online teaching, largely thanks to Zoom. Of course, given that Sciences Po is an international institution, I imagine that the Zoom lesson were very difficult to organiser because of the time differences; moreover, it is necessary to have a fair and reasonable assessment of the semester, despite the fact that the lessons are adapted to our new conditions. And finally, how should they maintain motivation and enthusiasm of students behind their screens, without being insensitive to the real effect of the epidemic on their lives?
Consequently, the Director of Education gave us 48 hours to hand in the work which will replace the final exams, in other words the work which would have been done in limited time anyway. Furthermore, the Zoom sessions are no longer obligatory, except that we are still going to receive a participation mark (even if its value is reduced), to therefore encourage oral participation among those who can.
For me, the case is a little different since I am an exchange student; therefore my English university has confirmed that I would validate the semester anyway. But even so, I felt a sense of duty to finish my work to the best of my ability, particularly the partner work still to do with my Sciences Po friends. Even if sometimes I find it difficult to find the motivation working from home, Zoom lessons and readings always trump the lockdown boredom.
Things have really changed in Paris, undoubtedly like all the other capital cities in the world. I know the Paris that is lively day and night, but right now the streets, cafés and bars are all deserted. Obviously, the metros and buses are still working with timetable and frequency restrictions, so that essential workers are able to go to work without any problem. The certificate of proof of travel was introduced as a strict measure to control the general public’s travel, but in general I think the French are respecting the lockdown. I totally understand the frustrations of not being able to spend time outside during this beautiful weather; there were loads of places that I did not have the opportunity to visit and I would have liked to make the most of the city without the stress of university work.
However, in an unexpected turn of events, it is ‘thanks’ to the coronavirus and to the lockdown that I chatted more to my flatmate about things different to usual, more personal topics, given that we spent every day together. Therefore, on a personal note, the lockdown brought us closer, which is important in any case, but especially since the confinement can be mentally tough. One can note a feeling of coming together between people everywhere, most notably during the daily homages to health workers, which shows the strong feeling of solidarity in communities.
Linked to this last point, to continue my year in France, I tried to find a Parisian family that I could have helped by babysitting their children, in keeping with the spirit of solidarity. I felt a little bit useless as a young girl in full health, but evidently the global situation deteriorated rapidly, so at the very last possible moment I made the decision to return to the United Kingdom. We were scared of the borders closing, and I prefer to be with my family during this very worrying time.
I am so grateful for the time I had in Paris. My French has improved considerably, but the amazing people I was lucky enough to meet were the most important part of my personal development. The Covid-19 epidemic threw me the greatest challenge of my year abroad, but it has not discouraged me from taking up future opportunities abroad- in fact, from now on I feel a lot more capable to do so, thanks to this experience.