La semaine dernière, j’ai vu un film dont je n’ai pas pu arrêter de penser. C’était une production française qui s’appelle L’histoire de Souleymane, joué dans un petit cinéma d’art et d’essai près de ma résidence. Le Souleymane du titre est un migrant de la Guinée, qui travaille illégalement à Paris en livrant des repas à vélo pendant qu’il se prépare pour son entretien d’asile. Son « histoire » concerne la répression qu’il a subie par le gouvernement de Conakry. C’est faux : il n’a jamais été un prisonnier politique. Il a inventé cette histoire parce qu’il pense que ça va améliorer ses chances d’obtenir l’asile. Son histoire réelle, bien que aussi difficile, ne serait pas suffisante.
Last week I saw a film that I haven’t been able to stop thinking about. It was a French production called “The Story of Souleymane”, playing in a small arthouse cinema near my residence. The titular Souleymane is a migrant from Guinea, working illegally in Paris delivering food by bicycle as he prepares for his asylum interview. His “story” is about how he was repressed by the government in Conakry. It’s false: he was never a political prisoner. He invented the story because he thinks it will improve his chances of getting asylum. His real story, although equally difficult, would not be enough.
J’ai adoré ce film. Il m’a rappelé Le Voleur de Bicyclette, un film réaliste italien aussi sur des personnes qui dépendent économiquement de leurs vélos. J’ai demandé mes amis au Royaume-Uni s’ils l’avaient vu, mais personne ne l’a vu. Pourquoi ?
I loved the film. It reminded me of Bicycle Thieves, an Italian realist film also about people who rely economically on their bikes. I asked my friends in the UK about it, but none of them had seen it. Why?
La France a une des industries cinématographiques les plus grandes du monde. Les Français adorent le cinéma : ils y vont plus souvent que les autres Européens. Mais ce n’est pas un hasard. Les films reçoivent beaucoup de soutien du gouvernement. Le Centre National du Cinéma taxe tous les films projetés en France – même les blockbusters américains – et utilise cet argent pour financer les films domestiques. Il y a aussi un quota pour les cinémas : pour chaque sept films étrangers projetés, ils doivent montrer un film français. C’est pour ça que L’histoire de Souleymane, qui est sorti en octobre, est toujours à l’affiche. Hier, quelques amis à moi ont vu Kneecap, un film irlandais qui est entré dans les cinémas britanniques en août. Il est sorti en France la semaine dernière. L’inconvénient de ce système de quotas est que les films étrangers peuvent être plus difficiles à trouver ici.
France has one of the biggest film industries in the world. French people love the cinema: they go more often than any other Europeans. But this isn’t an accident. Films get a lot of support from the government. The Centre National du Cinéma taxes all films shown in France – including Hollywood blockbusters – and uses the money to fund domestic movies. There’s also a quota for cinemas: for every seven foreign movies they show, they must play one French film. It’s why the Story of Souleymane, which was released in October, is still being shown. Yesterday some friends of mine saw Kneecap, an Irish film which entered UK cinemas in August. It came out in France last week. The flipside of this quota system is that foreign movies can be harder to find here.
Je pense que l’industrie cinématographique britannique pourrait bénéficier de plus de soutien, en suivant le modèle français. Mais peut-être c’est possible d’aller trop loin, et d’oublier les grands films du reste du monde.
I think that the UK film industry could benefit from more support, following the French model. But perhaps it’s possible to go too far, and forget the great movies made in the rest of the world.